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Sciences humaines et sociales

[PROLONGÉ] Exposition - Ceci n'est pas un atlas

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Carte communautaire présente dans l'ouvrage « Ceci n'est pas un atlas »
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Carte communautaire réalisée en 2013 par Mohiuddin en collaboration avec Selina, Md. Mannan et Shahid Gazi. © Photos par Günter Nest. Dans l'article « Surcharge informationnelle ; Allers-retours de la carte au terrain » de Elisa T. Bertuzzo et Günter Nest.

À PARTIR DE L’OUVRAGE DE KOLLEKTIV ORANGOTANGO+
SOUS LA DIRECTION ÉDITORIALE ET TRADUCTION DE NEPTHYS ZWER
PARU AUX ÉDITIONS DU COMMUN

CECI N’EST PAS UN ATLAS

Cette exposition inédite, présentée à l’occasion de la publication en février 2023 de l’ouvrage éponyme, est prolongée sur le mois de septembre.

Les cartes ont pour fonction de spatialiser des données économiques et sociales. Les cartes « critiques », quant à elles, révèlent une réalité souvent occultée : les inégalités de conditions de vie et de droits, les compromis politico-économiques, l’accaparement des terres par l’agro–industrie, la pollution de la planète par l’industrie extractive…

Celles et ceux qui produisent les cartes sont ici les premiers·ères concerné·es par leur élaboration. Parce qu’elle est collaborative, la contre-cartographie fait tomber les barrières sociales et culturelles : activistes, chercheur·ses, artistes et citoyen·nes agissent de concert et apprennent les un·es des autres. Ensemble, ces cartographes vont mettre en lumière les dysfonctionnements sociaux et renforcer la dimension politique de l’action collective. Le livre doit servir à initier ce processus de prise de conscience et de dévoilement des structures et des mécanismes de pouvoir.

Cette exposition inédite proposée en collaboration avec les Éditions du commun, est présentée à l’occasion de la publication en février 2023 de l’ouvrage CECI N’EST PAS UN ATLAS - La cartographie comme outil de luttes, 21 exemples à travers le monde par les ed. du commun. Il s'agit du pendant du livre Cartographie radicale. Explorations de Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz paru fin 2021 chez Dominique Carré – La Découverte.

Finissage : jeudi 28 septembre à 18h, à La Chambre claire, en présence de Nepthys Zwer.

Entretien avec Nepthys Zwer, historienne, directrice éditoriale de l’ouvrage Ceci n'est pas un atlas
Contenu du texte déplié

Alors, je m'appelle Nepthys Zwer, je suis historienne, j'ai commencé à travailler sur l'isotype, qui est un système de représentation par pictogramme de données statistiques développé par Marie Reidemeister et Otto Neurath entre les deux guerres à Vienne, avec un propos, une intention politique sous-jacente, c'était représenter ce qui se passe sur le plan économique et social dans l'espace, le montrer sur des panneaux, soumettre ces panneaux au public qui viendra les discuter. Et bien sûr, comme toute activité économique ou sociale se déploie dans l'espace, ces représentations comportaient énormément de cartes, ainsi, j'en suis venue à la cartographie, j'ai intégré le groupe de recherche indépendant Vision Carto, qui publie énormément de contre-cartographie, mais aussi de cartographie sensible et tout ce qui peut de loin ou de près correspondre à une représentation graphique d'un phénomène spatial. Alors, le terme de contre-cartographie a été forgé par Nancy Peluso, c'est une façon de dire que la carte qui a toujours servi les pouvoirs en l'espace, qui est quelque chose d'institutionnel, peut aussi s'en émanciper dans ses moyens, c'est-à-dire partir d'autres intentions, traiter d'autres sujets, se financer autrement, se diffuser autrement et représenter des thématiques peu abordées, voire occultées. Je prends l'exemple d'un quartier informel. Sur les cartes officielles, ce quartier informel sera soit une forêt, comme nous l'avons sur une des cartes de Kibera ici, cette zone n'existe pas, donc il n'y a pas d'être humain, donc on n'a pas besoin d'investir dans une infrastructure correcte, ne serait-ce que le tout à l'égout. Donc, c'est soit une forêt, soit un point noir ou un point gris et la contre-cartographie va s'ingénier à montrer toute la vie qui s'y déploie et tous les besoins afférents des populations. Donc, le terme de contre-cartographie, c'est un générique, en fait, qui ressemble des choses que l'on nuance parfois, cartographie radicale, cartographie critique, qui ont une origine historique, c'est-à-dire que vous avez deux géographes aux États-Unis dans les années 70, David Harvey et William Bungie, avec Gwendolyn Warren, qui estiment faire de la géographie radicale ou critique, c'est-à-dire une géographie qui va s'émanciper du cadre officiel, du cadre universitaire et traiter d'autres sujets. Mais en fait, cette cartographie, elle a certainement toujours existé. Le besoin de représentation cartographique, il est propre à l'être humain. Nous avons des cartes dans nos têtes, nous nous déplaçons dans ces cartes schématiques que nous reproduisons inconsciemment et donc le pas, le pas qui consisterait à le transposer sur le plan d'une carte, la carte c'est un moyen de communication, il est tout petit en fait et on a toujours représenté le monde vu d'en gros, pour des besoins de déplacement, pour des besoins cadastraux, pour des besoins d'appropriation à un certain moment. Toute la colonisation a été possible parce qu'un jour sur des cartes ou après des traités de paix, on a tracé des traits qui ont délimité le territoire et déclaré des possessions et on conçoit tout l'artifice de la chose et qui faisait fi de la façon de vivre l'espace qui est la vôtre, la mienne. Si vous prenez une carte topographique, elle va dessiner la forme des continents, elle va dessiner les frontières administratives, une rivière deviendra une frontière, une rivière n'est jamais une frontière, une rivière c'est une interface où l'échange économique sera particulièrement dense. Voilà donc la contre-cartographie, cartographie radicale, cartographie critique, cartographie alternative, elle va montrer autre chose et surtout elle embarque dans la conception des non cartographes mais des personnes concernées qui ont l'expérience empirique du terrain et concernées par la problématique donc ils vont apporter une information qui n'existe nulle part sur les cartes officielles. Voilà alors ceci n'est pas un Atlas, tout petit livre qui en fait est la petite sœur, nous l'appelons la petite sœur du Tina, Tina this is not an Atlas qui a apparu en 2018 en langue anglaise chez l'éditeur Transcript en Allemagne qui lui recensait 40 expériences de contre-cartographie dans le monde, c'est un très gros ouvrage qui est ici dans la vitrine et nous avons choisi avec les éditions du commun et Benjamin Root un beaucoup plus petit format c'est à dire la moitié des contributions, 19 contributions plus de contributions de chercheuses et chercheurs français parce que c'est un quand j'assiste au lancement de this is not an Atlas à Berlin en 2018 je me dis immédiatement mais cet ouvrage doit paraître en français, Passe la crise du corona et pendant une année j'écris un autre livre qui est le livre de l'approche épistémologique de la cartographie cartographie radicale exploration donc quelque part on a brouillé les pistes les exemples sont venus avant la théorie après mais à présent on se rattrape donc avec ce livre donc lui il va recenser des exemples Donc on a des cartes qui localisent l'endroit comme dans l'autre où se trouve où ont lieu ces projets de chercheuses et chercheurs et de citoyennes et citoyens il en a sur la terre entière il était bon de le découvrir à l'occasion de ses publications et ces projets sont tous expliqués comment avons-nous procédé comment est-ce que les populations locales autochtones je pense au par exemple ont été invités à faire la carte la carte mentale de leur expérience de l'espace ces personnes savent où se trouve la végétation ce qu'on en fait comment on exploite la terre comme quelle est quelle est la faune locale ce que vous ne trouverez pas non plus sur des cartes officielles mais cette information ensuite elle va permettre d'établir des cartes très utiles pour l'aménagement du territoire donc il ne s'agit pas de cartographie qui va venir contester quelque chose c'est une cartographie presque complémentaire et nourrit nourrit d'une information essentielle celle de l'expérience vécue des gens ces cartes ensuite on va envoyer les gens sur le terrain on leur apprend à utiliser la géomatique à se servir d'un gps pour localiser l'information la géo référencé établir des cartes plus conformes peut-être aux attentes de notre de nos représentations de ce qu'est la cartographie très sérieuse très scientifique à base à base de données vérifiées etc mais ces cartes elles vont pouvoir servir devant les tribunaux à montrer que l'usage d'un espace si vous faites passer un pipeline au milieu d'un village au fin fond de du brésil le jour où il y aura une fuite c'est tout le village qui sera impacté etc etc et ça repose bien sûr sur la la preuve la preuve fournie par la carte d'un usage de l'espace que ce soit pour la récolte ou la pêche ou des pratiques culturelles aussi aux religieuses voilà donc le livre représente ce type d'exemple mais comme ça se passe sur la terre entière vous avez des problématiques très très différentes ici pour cette exposition on part de la question de la mobilité qu'est ce que cela signifie pour nous être humain d'être mobile sur terre que vous soyez migrante et que vous ressentiez le besoin de représenter votre parcours de la migration au niveau humain c'est à dire fi des flèches de contexte qui montre une invasion possible à partir de flèches acérées pointées sur l'europe mais là on a ce qu'est vraiment la migration c'est à dire quelque chose qui qui se pratique sur des années et des années parce que plus vous serez repoussés et bien plus vous devrez déployer d'efforts pour revenir et ce sera à votre avec votre sensibilité avec des contre narratifs aussi des contre narrations comment représenter la migration et là il y a un isotype un isotype qui montre que l'humanité est toujours migrante a toujours été migrante que les flux vont à droite et à gauche et par exemple nous aujourd'hui on peut se dire mais nous les occidentaux riches et munis de visa qui nous permettent d'aller sur la terre entière nous nous migrons même et certains iront et certains iront passer leur retraite dans des pays pauvres nous avons ce droit pourquoi dénions-nous le droit aux autres donc on a ce thème de la migration c'est qui peut être représenté de façon très très différente on a une oeuvre de madmeg qui reprend une immense oeuvre de l'artiste madmeg qui reprend le thème du radeau de la méduse et le transpose à la migration avec toute une narration une contextualisation idoine ensuite si vous migrez bah c'est pour vous arrêter quelque part c'est pour vivre quelque part pour vivre décemment à l'endroit que vous aurez choisi et on a par ici ici par exemple les cartes des effets de airbnb à san francisco alors il y a des cartels qui expliquent bien pourquoi on a la emp à san francisco a lancé ce projet c'est tout simplement qu'on constate donc cette cartographie elle va pouvoir de permettre de faire des recuts de coupements et de montrer des corrélations on constate que là où airbnb se déploie où il y a le plus d'offres les loyers montent et les gens quittent les centres historiques des villes où normalement le il était encore possible de se loger on constate ce phénomène sur la terre entière donc on a la problématique des spoliations de territoire du logement on a ici une une collection d'images de de matthieu noucher donc chercheurs sur la guianne qui lui a collecté toutes les façons de représenter par des cartes les enjeux qui se déroulent en guianne entre les populations et les grandes multinationales d'extraction minière donc on a des combats les gens se sont rendus compte que la la représentation graphique par la carte elle permettait elle était extrêmement puissante la carte elle est puissante par nature ce que j'explique dans le deuxième livre c'est scientifiquement elle est plus ou moins j'ai essayé d'expliquer tous les tous les moments où vous votre objectivité elle elle s'immisait dans le travail de production dans le geste cartographique et tous les paramètres qui font qu'une carte produite est diffusée médiatisée elle a été fait avec une intention avec un propos qui est toujours politique et il faut toujours garder ça à l'esprit on a des thèmes très proche très proche de la question d'habiter c'est les communs les communs c'est quoi c'est tout ce dont nous avons besoin pour vivre et que ce soit l'eau et on le sait en ce moment avec les luttes pour préserver quelque chose qui est un bien commun c'est à dire l'eau qui n'a aucune façon n'a le droit d'être privatisée et qui se trouve confronté à une répression inhumaine et incompréhensible l'eau nous appartient notre espace de vie nous appartient et ici vous avez une carte de mon collègue Philippe qui montre comment les aéroports ont été accaparés par le commerce des duty free shop vous avez le commun ça concerne aussi l'histoire qui qui construit notre paysage informationnel qui construit notre mémoire qui va contribuer à la constitution même à la construction bien sûr d'une mémoire locale et on a l'exemple de où les populations ont conçu l'histoire par la racine de leur de leur petite ville donc on a tous ces communs qu'on va dont on va déjà montrer l'existent et réclamer la réappropriation par la carte et bien sûr ça concerne énormément de problématiques en amérique du sud où les gens sont privés de leur espace de vie donc on a beaucoup de Philippine notamment au Bangladesh en Inde où les gens visibilisent leur leur quartier informel on discute beaucoup de la terminologie bien sûr parce que là on a des traductions de traductions de traductions et chaque culture a une définition précise d'un terme comme indigène autochtone bidonville slum favela quartier informel et donc les autochtones sont très présents parce que c'est aussi un endroit où a émergé le cours à la cartographie en tant que pour l'administration de la preuve d'un vécu et on a aussi et c'est une part très importante pour moi en tant que féministe radicale même si je mets des guillemets parce que ce terme signifie aujourd'hui autre chose je lui attribue un autre sens c'est la question de la représentation des femmes les femmes sont éliminées des cartes les femmes n'existent pas dans les cartes les femmes ne signent pas les cartes les femmes sont dans des collectifs puisque le propre de l'être humain c'est quand même d'être un collectif et du leur nom n'est nulle part on a quelques stars de la cartographie et de la géographie on n'a pas de femmes et en tant qu'objets de représentation les femmes n'existent pas on représentera l'espace public tel que les hommes le conçoivent et le vivent et très peu les femmes donc on a des cartes qui montrent le harcèlement sexuel de rue en égypte on a des cartes qui montrent la l'expérience de l'espace de femmes marocaines ils ont leur très petit espace à partir de tissus donc toute la question de la sémiologie adoptée est aussi très très importante on va pas forcément faire du numérique on va faire du sensible avec des outils sensibles mais on ne refusera pas le numérique donc on a par exemple la carte de watch the med et alarm phone qui sont des plateformes donc les plateformes ça permet quoi une carte numérique sur une plateforme vous allez pouvoir la renseigner à ras map les gens peuvent faire des signalements de harcèlement sexuel eux-mêmes et elles-mêmes ce qui évite d'aller avoir à déposer plainte devant un policier va libérer la parole et va surtout stigmatiser la personne qui dans l'espace public a commis un crime ou un acte délictueux voilà donc ces cartes elles peuvent être disséminées partout ce qui est merveilleux c'est de retrouver ces cartes en grand format monsieur un livre c'est pratique vous l'emmenez partout surtout celui-ci il est il comporte un fanzine le guide de la cartographie collective et critique j'espère qu'il est qu'il sera beaucoup utilisé tout est en ligne est disponible pour tout le monde parce que même si le livre n'est pas cher je pense que tout le monde doit avoir accès à la connaissance il ne doit pas y avoir de copyright et ces cartes ici en grand format elles sont bien sûr mises en valeur mais surtout elles se retrouvent à l'université dans un lieu où se construit la connaissance et il est bon d'avoir cette ses contre narration par rapport à quelque chose que vous enseignerez façon top down c'est à dire la géomatique comment faire des cartes comment comment adopter toute la sémiologie développée depuis des décennies et décennies pour qu'elle soit compréhensible partout mais on se rend compte que si on veut décolonialiser nos discours et bien nous décolonialisons aussi cette cette façon de concevoir l'espace et de le représenter or ici justement chaque carte est une contre narration ou un contre narratif un contre récit un récit barricade justement même si on peut beaucoup discuter sur ce terme de ce terme et ici nous invitons les gens à les regarder à en discuter et à faire émerger à partir d'arguments ici nous présentons des arguments à faire émerger une discussion c'est ça son objectif et donc ici elles sont on peut passer beaucoup de temps les cartels résument le propos et suggèrent des pistes de réflexion et de discussion l'idée c'est que le savoir il va être construit avec la prise en compte de toutes ces voies le savoir il est chorale en fait il y a plusieurs façons de concevoir l'espace de le dire de de le vivre bien sûr de le dire et de le partager la carte est un médium elle doit être partagée et c'est pour cela que cette exposition est destinée à quitter Reine 2 à un moment donné où j'espère que beaucoup d'étudiantes et étudiants se diront ah mais je vais faire de la cartographie de la contre cartographie moi aussi et se poseront des questions sur nos usages de l'espace c'est ça l'objectif aussi et ayant quitté Reine 2 où elle est dans un écran incroyable ici à la chambre claire et circulera dans toute la France donc il y a des demandes d'exposition à marier avec des rencontres un peu partout jusqu'à Berlin à présent donc elle va beaucoup bouger et son objectif et l'idée c'est de c'est un cadeau en fait c'est de donner de donner ce que nous nous sommes des centaines à avoir travaillé sur ces projets et de leurs conceptions à leur mise en forme et c'est de disséminer l'idée que la carte c'est un outil c'est un outil à destination de la société civile qui doit se l'approprier et


À VOIR AUSSI

À la suite de cette exposition, découvrez le projet Itinéraires sensibles : cartographies subjectives de l'Université Rennes 2 de l'Agence Sensible.

Dans ce cadre, nous lançons un appel à participation : étudiant·e, personnel ou habitant·e, si vous êtes intéressé·e pour participer à la création d’une cartographie sensible du campus Villejean, contactez :
s-culturel [at] univ-rennes2.fr (s-culturel[at]univ-rennes2[dot]fr).

[ANNULÉ] Mardi de l'égalité - La fabrique du sexisme dans la télé-réalité

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Couverture du livre de Valérie Rey-Robert
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Couverture du livre de Valérie Rey-Robert

INFORMATION ANNULATION

Suite à l'annonce du mouvement de grève nationale le mardi 7 mars 2023, cette conférence est annulée. Nous étudions actuellement la possibilité d'une date de report. Nous vous tiendrons informé·es le cas échéant. 


MARDI DE L’ÉGALITÉ

LA FABRIQUE DU SEXISME DANS LA TÉLÉ-RÉALITÉ

 

Valérie Rey-Robert est militante féministe et essayiste. Elle est experte sur les violences sexuelles, la culture du viol et le sexisme dans la télé-réalité. Ses derniers livres sont Dix questions sur le féminisme (2021, Libertalia) et La fabrique du sexisme dans la téléréalité (2022, Les Insolentes).

La télé-réalité nourrit beaucoup de fantasmes. On en a souvent une définition parcellaire et incomplète qui tend souvent à exclure les programmes qu’on regarde puisque la télé-réalité est souvent regardée de façon honteuse. Elle est également considérée a priori comme néfaste sans qu’on en connaisse exactement les rouages. Lui est souvent davantage reprochée sa « bêtise », terme qui mérite d’être questionné, plutôt que ses séquences racistes, sexistes ou encore homophobes.

Valérie Rey-Robert se propose d’en donner une définition, d’analyser les mécanismes sexistes à l’oeuvre dans ces programmes et surtout de montrer qu’ils servent un but : la promotion de la famille hétérosexuelle la plus traditionnelle. De plus, la grande majorité de ces programmes sont destinés à un public féminin, de classe populaire ; nous essaierons de montrer combien ils entretiennent une haine de soi chez ces femmes.

À l'issue de cet événement, une vente de livres sera proposée par la librairie Le Failler.

Événement présenté à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, en partenariat avec le webzine culturel Unidivers.

 

Logo du webzine Unidivers

 

À propos des Mardis de l'égalité

La Mission égalité et le service culturel de l’Université Rennes 2 organisent conjointement les Mardis de l’égalité, cycle de rencontres qui s’attache à créer des temps d’échanges et de débats sur l’égalité et la lutte contre les violences et discriminations. Ces temps de réflexion et de sensibilisation sont gratuits et ouverts au grand public.

Logo des Mardis de l'égalité

Projection en ligne - Mon lapin bleu

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Affiche du film Mon lapin bleu de Gérard Alle 
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Affiche du film Mon lapin bleu de Gérard Alle 

DOCUMENTAIRE DE GÉRARD ALLE

On est au bout du monde. Yvonne, la patronne du café, sert des petits rouges aux joueurs de cartes, vend du pain, moud du poivre, trouve le mot juste, la phrase qui sauve la journée. Elle est née dans la maison, il y a quatre-vingts ans. Elle a voyagé, mais a décidé, un jour, d’attendre ici que le monde vienne à elle. Miracle quotidien. Une Mexicaine traverse le bar d’une démarche chaloupée. Un client triste retrouve le sourire. Parfois, c’est tout le bar qui jubile. Il n’y a pas de hasard : « Tous ceux qui entrent chez moi, c’est qu’ils le méritent ! » Pourtant, sur la route, les voitures passent à toute vitesse, indifférentes. Coquillages et mots d’esprit à déguster. La mer n’est pas loin. La poésie non plus. On est au début du monde.

Réalisateur : Gérard Alle / Auteur : Gérard Alle / Durée : 52 minutes / Pays : France
Productrice : Laurence Ansquer / Producteur délégué : Tita Productions / Coproducteur : TVR, Tébéo, Tébésud
Diffusion : TVR, Tébéo, Tébésud / Tournage : Pouldreuzic / Année : 2013


Sur une proposition de la compagnie C’hoari.

Projection en lien avec le spectacle de danse Barrez programmé dans le cadre du festival Waterproof, plongez dans la danse !

Projection en ligne, en accès libre du lundi 23 janvier au dimanche 5 février sur L'Aire d'U, la web-tv de l'Université Rennes 2 (www.lairedu.fr).

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Festival Transversales - Itinérance

Une boussoule dorée sur fond noir
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© Service culturel

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Pour sa 12e édition, le festival Transversales s’empare de la notion d’itinérance : il s’agira d’interroger les formes artistiques et littéraires plaçant au premier plan le mouvement, le déplacement d’un lieu à un autre, d’un espace concret ou métaphorique à un autre.

Le point de départ de cette programmation est le thème du voyage, abordé de façon résolument engagée : il s’agira moins de mettre en lumière le voyage dans sa forme anodine et occidentalisée qu’est le tourisme, que des mobilités chargées d’une valeur forte, de l’exil à l’errance, en passant par l’itinérance ontologique ou métaphysique et les formes de quête de soi par le déplacement.

À petite ou grande échelle, de la déambulation urbaine et poétique aux migrations anciennes et contemporaines, de la flânerie dix-neuvièmiste à la psychogéographie situationniste, des divagations picaresques et aventureuses aux explorations fictives et réelles qui jalonnent notre histoire, le festival mettra au premier plan l’idée de mouvement : d’où part-on ? où arrive-t-on ? l’itinérance a-t-elle un point final ? par quoi est‑elle suscitée, et que produit-elle ?

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Les femmes, l'art et la mer : des engagements divers

Un petit poisson nage dans une mer pleine de déchets
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© Naja Bertolt Jensen, Unsplash

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Anthropologue, co-directrice du département d’ethnologie de l’université de Bretagne Occidentale et commissaire d’exposition, Géraldine Le Roux est spécialiste des arts aborigènes et océaniens. Depuis plusieurs années, elle documente la perception culturelle des océans et le recyclage artistique des déchets marins. À ce titre, elle s’est engagée en 2020 dans un périple à la voile dans le Pacifique dont elle a tiré l’ouvrage Sea-Sisters. Un équipage féminin à l’épreuve de la pollution (2021, Indigène éditions), qui a obtenu le prix du Livre engagé pour la planète.

Sa conférence présentera le projet eXXpedition, tour du monde en voilier avec un équipage entièrement féminin dédié à l’étude et à la lutte contre la pollution plastique. Les pratiques et enjeux de cette forme de science participative seront discutés anthropologiquement afin de contextualiser les données relatives aux microdéchets plastiques et à l’éco-féminisme.

La conférence sera illustrée d’œuvres, notamment d’art des ghostnets, mouvement artistique novateur qui a émergé dans le nord de l’Australie il y a près de dix ans et qui s’est déployé dans le monde. Les artistes utilisent des filets de pêche perdus ou délestés en mer et les transforment en étonnantes œuvres d’art. Dans cette dynamique de protection des océans et de souveraineté culturelle, les femmes occupent un rôle essentiel.

 

En partenariat avec les mardis éco'solidaires de l’ESS cargo.

Logo de l'ESSCargo

À propos des Mardis de l'égalité

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¡Ni una menos! Combattre les violences machistes : de la loi à sa mise en œuvre. Le cas espagnol.

Une fresque street art montrant trois visages de femmes en noir et blanc
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© Dimitar Belchev, Unsplash

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Conférence de Glòria Casas Vila, sociologue à l’Université Toulouse Jean Jaurès. Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Depuis presque vingt ans, l’État espagnol dispose d’une des législations contre les violences machistes les plus avancées en Europe. Après des décennies de luttes féministes, une loi-cadre de mesures de protection intégrale a été promulguée. Cette loi, ainsi que d’autres lois régionales, ont signifié un changement politique majeur, passant d’un paradigme juridique androcentrique à un paradigme d’inspiration féministe.

Les avancées en termes d’obtention de nouveaux droits pour les femmes sont indéniables. Cependant, loin d’une vision acritique de ce qui se passe dans ce pays voisin, il est important de signaler les obstacles dans la mise en œuvre de la loi : coupes budgétaires au temps de l’austérité, manque de formation des professionnel·les, maintien des stéréotypes sexistes, violences institutionnelles, résistances explicites de la part des partis d’extrême droite. Plus spécifiquement, quand les victimes ont des enfants avec leurs agresseurs, elles doivent faire face à l’injonction à la « coparentalité » qui les empêche d’obtenir une réelle séparation. Femmes et enfants continuent à vivre des violences post-séparation face aux intouchables « droits des pères ».


Cette conférence sera suivie, à 20h, du spectacle gratuit de danse flamenco Laboratoria : Y perdi mi centro.

À propos des Mardis de l'égalité

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Rosemary Standley - Coal Miners Songs. COMPLET

Rosemary Standley utilise une chaussure rouge comme combiné téléphonique.
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Rosemary Standley © C.Beryl Caizz

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Date complète. Des billets au Tarif Sortir ! seront en vente sur place le soir de l'événement.  

Avant d’arriver sur les hautes cimes de Moriarty, Rosemary Standley a gravi en parallèle le versant ô combien luxuriant du folk américain, en suivant notamment les traces de son père musicien Wayne Standley, et celui, escarpé mais pas moins fertile, du chant lyrique. Loin de se conformer à l’impératif monomaniaque de sa seule carrière au sein de Moriarty avec qui elle a tourné dans le monde entier, elle ne cesse de s’ouvrir des pistes de recherche et de varier les plaisirs, que ce soit avec Birds on a wire, ou en se promenant aux points de jonction avec le théâtre et le cinéma, ou encore en se ménageant des échappées belles qui lui creusent d’autres perspectives musicales (classique, folk, baroque, musique réunionnaise, ...).

Dans le projet Coal Miners Songs qu’elle présente au Tambour à l’occasion de Treuzkas, Rosemary Standley et son père redonnent vie à des chants nés dans les mines de charbon aux États-Unis. S’il n’existe pas à proprement parler de répertoire de chants de mineurs, ces chansons donnent toutefois à entendre et ressentir leurs conditions de travail, le système mis en place dans les mines et la vie qui s’y déploie, ainsi que le début des mouvements de grève.


Distribution :

Rosemary Standley (Chant)
Wayne Standley (chant, guitare, banjo, harmonica)
Jennifer Hutt (Violon, mandoline)
Anne Laurin (ingénieure son)

 

Concert proposé en collaboration avec TREUZKAS, journée de recherche réunissant des acteurs spécialisés dans les musiques traditionnelles. Journée pilotée par le Pont supérieur et le département de musicologie de l’Université Rennes 2.

Bannière Treuzkas

Rencontre avec Marie-Hélène Lafon

Marie-Hélène Lafon
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© Marie-Hélène Lafon, 2020, Olivier Roller

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Labourer le texte, ruminer les mots, écrire le monde rural. Rencontre avec Marie-Hélène Lafon.

En suivant les chemins d’écriture tracés par Marie-Hélène Lafon, son lecteur est entraîné au bord de la Santoire, au plus profond du Cantal dont elle est originaire. Il saisit à travers ses phrases quelque chose de l’intimité des gens du pays, de ces derniers Indiens dont il faut traduire les silences, figures vacillantes d’un monde qui s’éteint, vrais humains aussi, pétris de la terre dont ils sont issus. Cette rencontre sera l’occasion d’interroger la place de la ruralité dans l’œuvre de Marie-Hélène Lafon. Quel rôle a joué l’origine rurale dans la venue à l’écriture ?  Pourquoi et comment écrire le monde des campagnes aujourd’hui ? Jusqu’à quel point la langue inventée par Marie-Hélène Lafon est-elle travaillée par les rythmes, les sons, les gestes et les émotions de la ruralité ?

Avant d’obtenir en 2020 le prix Renaudot pour Histoire du fils, Marie-Hélène Lafon a publié plusieurs nouvelles et romans parmi lesquels Le Soir du chien (2001 ; prix Renaudot des lycéens), Les Derniers Indiens (2008), L’Annonce (2009 ; adapté pour la télévision en 2015), Les Pays (2012), Joseph (2014), Nos Vies (2017).

La rencontre sera animée par Cécile Rochelois, maître de conférences à l'Université de Pau et Dominique Vaugeois, professeure à l’Université Rennes 2.

Dans le cadre du colloque Littérature et ruralité II : voix et perspectives, en collaboration avec les laboratoires CELLAM et ALTER.

Imaginer le futur : regards de la SF sur les inégalités climatiques

Eruption de lave et banquise
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Ces dernières années ont été marquées par une crise sanitaire mondiale, et notre quotidien reste troublé par les conséquences de cette pandémie. Dans le même temps, les experts et expertes du climat continuent d’alerter sur le réchauffement de notre planète et ses retombées dramatiques.

L’anticipation de nos futurs possibles fait partie du quotidien des auteur·ices de littératures de l’imaginaire. Quels regards portent-ils et elles sur ces contextes et leurs conséquences ? Comment vivre ensemble, refaire lien entre humains mais aussi avec la nature, et comment lutter contre les inégalités causées par ces crises ?

Biologiste de formation, Étienne Cunge est un expert dans le domaine du développement durable. Dans son travail comme dans ses écrits, il questionne les innovations scientifiques émergentes, bio et nanotechnologies, ainsi que leurs conséquences sociétales possibles. Il a publié en 2021 le roman Symphonie Atomique aux Éditions Critic.

Romancière et novelliste, Émilie Querbalec explore dans ses textes les thèmes de la mémoire, de la transmission, de la culture et de l’identité, le rapport à l’autre et à la nature. Son roman Quitter les monts d’Automne (2020, Albin Michel), a reçu le prix Rosny Aîné et a été nominé au Grand Prix de l’Imaginaire et au prix Utopiales.

 

Table-ronde proposée dans le cadre du Mois de l'Imaginaire et de la Fête de la Science, en partenariat avec la librairie Critic.

À propos des Mardis de l'égalité

La Mission égalité et le service culturel de l’Université Rennes 2 organisent conjointement les Mardis de l’égalité, cycle de rencontres qui s’attache à créer des temps d’échanges et de débats sur l’égalité et la lutte contre les violences et discriminations. Ces temps de réflexion et de sensibilisation sont gratuits et ouverts au grand public.

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"Quelques-uns riaient, d'autres pleuraient, la plupart restaient silencieux"

Photographie noir et blanc de 1946, montrant un photographe à bord d'un avion.
Légende

Photographe aérien audacieux, essai de la bombe atomique sur l'atoll de Bikini. 1946.
© Library of Congress Prints and Photographs Division Washington (LOT 15153, no. 67)

Contenu sous forme de paragraphes

Commissariat de Bruno Elisabeth.

Cette exposition explore la condition nucléaire de l’humanité au spectre de quelques représentations plastiques contemporaines. Les œuvres qui la composent évoquent les multiples facettes des capacités révélatoires, destructives et énergétiques de la radioactivité. Elles apportent  quelques éléments de réflexions afin d'appuyer l'idée que « nul besoin d'être un savant en physique atomique pour avoir le droit moral et politique de penser
le nucléaire ».

L'intérêt de ces œuvres et documents (photographies, films et affiches) sera de replacer la question nucléaire au sein du monde humain et de la réflexion plastique contemporaine. Les radionucléides qui sont maintenant partout tout en n'étant visibles nulle part, ou presque, prendront ici corps, sur les cimaises et les écrans. Leurs représentations nous aideront à dépasser le renoncement, afin d’étoffer une construction dialectique face aux pouvoirs technopolitiques et ainsi à éclairer certains des enjeux qui attendent l’humanité, notamment face à la gestion des millions de tonnes de déchets hautement radioactifs qui attend l’humanité pour les millénaires à venir.

Cette exposition présentera les œuvres de :

Renaud Auguste Dormeuil, Denis Briand, Jacques Castan, Bruce Conner, Dorian Degoutte, Julie Giraud, Isao Hashimoto, Nicolas Lelievre, Jurgen Nefzger, Jean-Gabriel Périot, Arzhel Prioul, Anaïs Tondeur.

 

Vernissage le 6 octobre à partir de 18h. Exposition présentée dans le cadre de la Fête de la Science.

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